L’opération « Michi » s’est déroulée du 16 au 27 novembre 2016, de part et d’autre de la frontière nigéro-tchadienne, concrétisant ainsi une phase de planification tripartite qui s’était tenue à N’Djamena du 26 au 30 septembre 2016, entre les forces armées nigériennes (FAN), l’armée nationale tchadienne (ANT) et la force Barkhane.
« Michi » est une opération militaire conjointe transfrontalière (OMCT), traduction opérationnelle et concrète sur le terrain du volet militaire du G5 Sahel.
Commandée depuis un poste de commandement tripartite installé à Madama, cette OMCT avait pour objectif de contrôler la zone frontalière de la région de Madama-Korizo-Zouar, afin de perturber les flux logistiques des groupes armés terroristes et trafiquants pouvant transiter dans la région.
Opération tripartite majeure, « Michi » a engagé deux compagnies nigérienne et tchadienne ainsi qu’un détachement de liaison et d’assistance opérationnelle (DLAO) de Barkhane, constitué autour d’un peloton de recherche et d’intervention (PRI) renforcé en provenance de Madama. L’ensemble était appuyé par les moyens aériens de Barkhane.
Au total, environ 300 militaires ont pris part à cette OMCT. Après une reconnaissance des axes d’approche, les éléments nigériens et la force Barkhane ont opéré leur jonction avec les éléments tchadiens à la frontière le 21 novembre dans la région de Zouar. Les trois forces partenaires ont ensuite rejoint la région de Wour où elles ont effectué ensemble un contrôle de zone les 23 et 24 novembre.
C’est au cours de cette phase que le général de corps d’armée Brahim Seid, chef d’état-major général des armées (CEMGA) du Tchad, le général de division Ahmed Mohamed, chef d’état-major des armées adjoint (CEMA adjoint) du Niger et le général de division Xavier de Woillemont, commandant la force Barkhane se sont rendus le 24 novembre à Wour et ont pu apprécier l’efficacité du dispositif déployé.
L’OMCT « Michi » a notamment permis l’interception par l’armée nigérienne de deux pick-up transportant des migrants illégaux et orpailleurs le 19 novembre, ainsi que la neutralisation de mines et munitions découvertes le 21 novembre à proximité de la frontière tchadienne. Elle est ainsi venue confirmer la pertinence du mode d’action des OMCT, consistant à mener des opérations de contrôle dynamiques et coordonnées, centrées sur les corridors de mobilité des trafiquants et des groupes terroristes dans les zones transfrontalières.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso. Elle regroupe environ 4 000 militaires dont la mission consiste à appuyer les forces armées des pays partenaires dans leur action de lutte contre les groupes armés terroristes dans la BSS et favoriser une appropriation africaine de la gestion des crises.
Source: Cellule communication Opération Barkhane