« Comment préserver la cohésion sociale et articuler le lien entre sécurité, développement et action humanitaire dans l’espace du G5 Sahel ? », tel est le thème de la troisiéme rencontre organisée à Ouagadougou les 20 et 21 janvier 2020 par le G5 Sahel, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, l’Union européenne et les royaumes des Pays-Bas et du Danemark.
Plusieurs délégations venues des pays membres ainsi que des représentants des partenaires bi et multilatéraux du G5 Sahel ont pris part à la conférence, qui se tient dans le cadre de la présidence en exercice du G5 Sahel assurée par le Burkina Faso et qui a abordé pertinemment l’une des problématiques majeures dans la mise en œuvre des opérations de lutte contre le terrorisme et plus globalement, de sécurisation et pacification des zones perturbées dans l’espace G5 Sahel.
En ouverture de ce forum, le Ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, SEM Alpha Barry, a mis justement en exergue quelques caractéristiques illustrant la délicatesse du contexte de l’heure : « Il y a des situations où les FDS sont vues par des populations comme étant des prédateurs plutôt que comme des protecteurs, et des militaires qui se méfient de la population civile qu’ils suspectent parfois de mauvaises intentions. Face à un tel contexte sécuritaire, les FDS doivent pouvoir compter sur les populations qui constituent un maillon important dans la croisade contre l’insécurité ».
De son côté, Madame Metsi Makhetha, Coordonnatrice Résidente des Nations Unies au Burkina Faso a insisté dans son propos sur la responsabilité des parties prenantes : « il y’a trois principes fondamentaux qui ne doivent en aucun cas, faire l’objet de débat : notre engagement pour la protection des populations civiles ; notre détermination à préserver la dignité de nos concitoyens ; et notre responsabilité collective à ne pas nuire ».
Pour sa part, tout en se réjouissant de la tenue de cette conférence, troisième du genre, le Secrétaire permanent du G5 Sahel, Maman Sambo Sidikou, a dans son allocution encouragé les participants à capitaliser sur les acquis des précédentes rencontres et à focaliser les réflexions sur les bonnes approches et pratiques qui pourraient sensiblement améliorer les rapports entre FDS et populations civiles afin de consolider la cohésion sociale : « Ce qui est en jeu est notre capacité à concilier une diversité culturelle inégalée avec la capacité à arbitrer nos différends dans l’intérêt de la cohésion sociale. La méthode importe au moins autant que le résultat, et nous devons traiter nos adversaires dans le respect de nos valeurs sahéliennes – faites d’humanisme, de respect de l’honneur et de protection de la dignité. En somme, nous ne saurions leur ressembler. Il y va de la préservation de ce qui fait notre identité, et de la capacité de nos cultures à surmonter le travail de sape de forces néfastes ».
Pour Angel Losada, Représentant spécial de l’Union européenne pour le Sahel : « le vide de l’État, c’est l’oxygène du terrorisme ». Dans cette même optique, la Vice-ministre adjointe de la Coopération internationale des Pays-Bas, Birgitta Tazelaar a mis quant à elle l’accent sur la nécessaire « synergie entre État et citoyen afin de combattre les forces obscurantistes qui tentent de briser le tissu social car la confiance est essentielle pour rétablir l’autorité et la légitimité de l’État ».
Ce sont donc deux jours d’intenses échanges qui se terminent à Ouagadougou avec des résolutions pertinentes à appliquer par les parties concernées afin de renforcer la cohésion sociale et « l’union sacrée » contre toutes les forces négatives qui s’acharnent à déstabiliser l’espace G5 Sahel.
Rappelons que la première conférence s’était tenue en février 2018 à Bruxelles et avait porté sur « le renforcement des relations de confiance entre la Force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S) et les populations locales ». La suivante avait été organisée en janvier 2019 par la présidence nigérienne du G5 Sahel et abordait la thématique du « renforcement des liens entre sécurité, justice et développement dans l’espace G5 Sahel ».
Ci-joint, la déclaration finale issue de la présente conférence :
L’équipe de communication du SP G5 Sahel