Mbacké Fall, procureur général des Chambres africaines extraordinaires (CAE), a requis la prison à vie pour l’ex-dictateur tchadien Hissène Habré, le 10 février 2016 à Dakar.
L’ex-chef de l’Etat du Tchad est jugé devant les Chambres africaines extraordinaires à Dakar pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de tortures. Toute la journée, le procureur a déroulé ces arguments pour demander, en fin de journée, cette lourde condamnation. L’accusation, elle, annonce qu’elle plaidera non-coupable.
Peut-être dans un dernier espoir de faire réagir l’accusé, le procureur récite un verset du Coran. Hissène Habré ne bouge pas. Mbacké Fall demande à la cour une condamnation à perpétuité. « M. le président, je requiers qu’il vous plaise de prononcer la condamnation de Hissène Habré à l’emprisonnement à perpétuité. »
Le procureur a demandé la peine maximale car, dans ses statuts, la chambre africaine peut condamner à 30 ans de prison ferme. Mais la perpétuité reste possible si les faits sont jugés très graves.
A l’annonce de ce réquisitoire, Souleymane Guengueng, le président fondateur de l’association des victimes, se dit satisfait. « Je suis parfaitement satisfait puisqu’on ne pouvait pas aller au-delà de ça. D’ailleurs, Habré méritait plus que ça, mais nous, les gens des droits de l’homme, on n’est pas dans [pour] la peine capitale. »
Source : RFI