L’Italie appuie par sa diplomatie l’objectif du gouvernement d’union dirigé par Fayez al-Sarraj de s’installer à Tripoli, a affirmé mercredi son chef de la diplomatie Paolo Gentiloni, mettant à nouveau en garde contre une solution militaire imposée de l’extérieur.
« Nous travaillons pour élargir la base du soutien politique au gouvernement d’union nationale » et l’Italie « appuie la détermination » de ce gouvernement « guidé par al-Sarraj à s’installer à Tripoli », affirme le ministre italien dans une interview au quotidien Corriere della Sera.
Ce processus visant à agrandir le soutien dont disposera ce gouvernement « doit advenir dans des délais raisonnables. Sinon on risque de faire prévaloir la position de ceux qui estiment que stabiliser la libye est une chimère et qu’il faut lancer une camapagne aérienne massive contre les positions jihadistes ».
« La situation actuelle revêt de nombreuses fragilités » et un pays en proie au chaos « à 400 km de nos côtes risque de devenir un territoire totalement libre pour les trafiquants d’êtres humains ou devenir la proie de Daech (groupe Etat islamique) et base du terrorisme », a-t-il encore prévenu.
M. Gentiloni met toutefois en garde contre les risques d’une intervention exclusivement militaire: « je rappelle qu’il y a 5.000 combattants de Daech, mais 200.000 membres de milices locales et islamiques, une grande partie desquels pourraient rejoindre les rangs jihadistes. Aujourd’hui, Daech est surtout perçue comme une présence étrangère, combattue par les forces libyennes. Le danger est d’alimenter l’eau dans laquelle ils nagent par une action exclusivement militaire ».
Ce gouvernement d’union est censé mettre fin au conflit qui oppose les autorités de Tripoli -soutenues par Fajr Libya, une coalition de milices dont certaines islamistes- et celles installées dans l’est, soutenues par le Parlement élu siégeant à Tobrouk.
Source AFP