Réunis dans la capitale tchadienne, des experts des différents pays duG5 Sahel de la Cote d’Ivoire de la Guinée et du Senegal ont finalisé le guide régional de prévention de la radicalisation et de la lutte contre l’extrémisme violent au Sahel .
Cible de groupes terroristes et autres entreprises criminelles, le Sahel fait également face à un autre défi sécuritaire de taille: l’extrémisme violent associé au phénomène de la radicalisation. Après avoir évalué la gravité de la situation, l’Union africaine, le G5 Sahel et les autres partenaires s’étaient réunis, la première fois, en octobre 2016 à Bamako, au Mali, pour réfléchir, échanger et définir une stratégie de lutte commune.
« Sur la base des conclusions de Bamako et de Niamey, notamment l’analyse des causes et de la variété des approches, ainsi que les pratiques en matière de prévention de lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent, nos deux organisations ont opté pour la rédaction d’un document- cadre pouvant servir de référence et de guide pour l’élaboration de guides nationaux de prévention et de lutte, assortis de plans d’actions », a déclaré Maman Sambo Sidikou, secrétaire permanent du G5 Sahel. Selon lui, le colloque de N’Djaména marque l’étape ultime de cette construction; il doit définir une feuille de route claire et réaliste pour la mise en œuvre des recommandations et conclusions.
Selon Pierre Buyoya, Haut-représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel, ce document de référence finalisé et validé dans la capitale tchadienne permettra à chaque pays de s’organiser dans la lutte contre l’extrémisme violent en fonction de ses réalités. « Aucun pays du G5 ne peut faire face à la menace terroriste tout seul », a déclaré M. Buyoya.
Le terrorisme se nourrit de lacunes dans les domaines de la gouvernance, du développement et de l’éducation. En plus d’être multisectorielle, la lutte contre le terrorisme est aussi multi-acteurs. Elle nécessite le concours de toute la société: chefs traditionnels et communautaires, leaders religieux, associations des femmes et des jeunes,les médias etc. M. Buyoya s’est dit convaincu que la rencontre de N’Djaména est une étape cruciale.
La validation du document-cadre viendra renforcer les dispositifs deja mis en place par le G5 Sahel, déterminé à neutraliser les groupes terroristes et freiner la radicalisation pour combattre l’extrémisme violent.
A l’ouverture du colloque le ministre tchadien des Affaires Étrangères Chérif Mahamat Zène, expliqué les efforts consentis par son pays dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. « Le Tchad a pris et continue de prendre toute sa part dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Son engagement militaire fort au Mali et dans le cadre de la force multinationale mixte du bassin du Lac Tchad où il a payé et continue de payer de lourds tributs, ainsi que sa participation active à la mise en place du G5 Sahel, en sont une parfaite illustration », a-t-il précisé.
« Au plan national, le Tchad a pris des mesures visant à sécuriser ses frontières et à renforcer le contrôle à l’intérieur du pays, tout en mettant l’accent sur la prévention par la sensibilisation sur les dangers que représentent le terrorisme et l’extrémisme violent », a ajouté Mahamat Zène. A cet égard, le renforcement du contrôle aux frontières et la collecte systématique de toutes les informations sensibles relatives à l’extrémisme religieux, ont permis d’épargner le pays de l’idéologie des terroristes et d’étouffer dans l’œuf les quelques rares velléités enregistrés ici et là
Ce colloque a bénéficié du soutien du projet « Partenariats pour la Paix » (P4P) de l’USAID et de la cooperation suisse