L’état d’urgence en vigueur dans la région du lac Tchad pour lutter contre les attaques du groupe islamiste nigérian Boko Haram a été prorogé de six mois par l’Assemblée nationale tchadienne, a annoncé mardi la radio publique.
« Cette prorogation de six mois permettra de mettre hors d’état de nuire ces diables de Boko Haram, qui attaquent quand ils peuvent et par tous les moyens », a déclaré à la radio le ministre de la Sécurité Ahmat Mahamat Bachir, après l’adoption à l’unanimité des 130 députés de la prorogation de l’état d’urgence, décrété en novembre 2015.
« Nous devons renforcer la sécurité dans la région du lac et même au-delà, pourquoi pas sur toute l’étendue du territoire national pour les contrecarrer », a-t-il ajouté.
Les attaques menées par le groupe islamiste nigérian au Tchad ont nettement diminué depuis plusieurs mois. En janvier 2016, deux attentats suicides avaient tué trois personnes et blessé 56 à Guité et Miterine, localités de la région du lac Tchad.
Boko Haram n’hésite pas à utiliser comme kamikazes des femmes et des enfants pour mener ses attentats suicides dans le bassin du lac Tchad (Nigeria, Cameroun, Tchad, Niger).
Même si sa superficie se réduit d’année en année, le lac abrite une multitude d’îles et îlots, évacués par leurs habitants à la demande de l’armée tchadienne. Les abords du lac sont rendus difficiles par une végétation dense, facilitant les infiltrations des islamistes en territoire tchadien.
Pour contrer les kamikazes, le Tchad a également interdit le port du voile intégral sur l’ensemble de son territoire, ce vêtement pouvant servir à dissimuler des ceintures d’explosifs.
Depuis 2015, la force régionale constituée des armées des quatre pays riverains a réussi à nettement réduire les activités militaires du groupe islamiste nigérian, sans pour autant parvenir à le mettre hors d’état de nuire.
Source: AFP