La thématique sur les Opérations de Maintien de la Paix : ‘’Concept, Mutations et Mandats face aux réalités locales. La question était à l’ordre de jour au cours d’une rencontre organisé avec l’appui de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies (MINUSMA), et le Bureau de Coopération Suisse à Bamako, ce Séminaire a réuni des Représentants de la Commission de l’Union Africaine, du Secrétariat permanent du G5 Sahel, de l’UNOWAS, et de la MISAHEL.
Le Représentant Spécial du Secrétaire Général et Chef de la MINUSMA a amplement abordé la Résolution 2295 (2016) du 29 juin 2016 du Conseil de Sécurité des Nations Unies autorisant la MINUSMA à ‘’utiliser tous les moyens nécessaires pour accomplir son mandat, dans les limites de ses capacités et dans ses zones de déploiement’’, y compris, notamment, le soutien à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, et l’adoption d’une démarche plus proactive et robuste pour contrer les attaques asymétriques contre les civils ou le personnel des Nations Unies.
S.E. Madame Evelyne Decorps a évoqué l’engagement français en faveur des opérations de maintien de la paix de l’ONU en Afrique et au Mali, et l’effort de la France, cinquième rang des contributeurs au budget des opérations de paix de l’ONU, pour rénover le maintien de la paix, notamment aux plans de la clarté des mandats votés par le Conseil et leur adéquation aux capacités du DOMP, ainsi que la transition entre le maintien et la consolidation de la paix.
L’Ambassadrice de France a rappelé les prises de position françaises aux Nations Unies préalables au déploiement des opérations Serval et Barkhane, complémentaires à la MINUSMA, ainsi que le rôle majeur joué par la France dans l’adoption par le Conseil de Sécurité des Nations Unies de la Résolution 2295 (2016) du 29 juin 2016, et de toutes celles qui l’ont précédée.
Aussi, a-t-elle fait mention de la Conférence ministérielle sur le Maintien de la paix en environnement francophone, tenue à Paris du 26 au 27 Octobre 2016
Le Représentant de la Commission de l’Union Africaine
Monsieur Amadou DIONGUE, Coordinateur pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, au Département Paix et Sécurité, a souligné que, aux termes de la Charte, le Conseil de sécurité assume la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationale. Le Conseil représente, ainsi, la source première de légitimité du recours à la force contre ou à l’intérieur d’un État.
Il a précisé que la plupart des opérations de paix des Nations Unies sont déployées en Afrique et ce, sur la base de la prise de décisions concertée et de l’élaboration de stratégies communes pertinentes, fondée sur les avantages comparatifs, la transparence, le principe de la responsabilisation et le respect des règles et des normes internationales
Monsieur NAJIM El Hadj Mohamed a mis l’accent sur les défis à relever en commun dans l’espace du Sahel dont la sécurité, la paix et le développement. Il a précisé que la région sahélo-saharienne est, aujourd’hui, confrontée à des défis liés à la paix et la sécurité qui contribuent à fragiliser les États. Selon lui, la prolifération de groupes extrémistes violents accentuent le climat de peur et d’insécurité, et affectent les efforts de paix, le développement durable.
Devant cette réalité, la jeune organisation du G5 Sahel a adopté une approche multidisciplinaire et multipartenaire, afin de traiter les causes sous-jacentes de l’insécurité.
Dans ce cadre, il a souligné, particulièrement l’importance cruciale du développement des zones frontalières, la bonne gouvernance, et le déploiement des Autorités administratives sur l’étendue des territoires des pays de la région. Aussi, a-t-il indiqué que le G5 Sahel évolue avec un ambitieux projet de plateforme de coopération de sécurité, avec la constitution d’une force conjointe de lutte contre le terrorisme et l’élaboration d’un réseau internet sécurisé, d’un projet de Centre sahélien d’analyse des menaces et d’alerte précoce, soutenu par l’ONU, ainsi que l’installation d’une Ecole régionale de guerre dans ses locaux mauritaniens à Nouakchott.
Par ailleurs, dans le cadre de l’impulsion de l’intégration régionale et la recherche de solutions concrètes aux problèmes d’emploi des jeunes, le G5 Sahel envisage la création d’une compagnie aérienne régionale pour améliorer la desserte entre nos Etats d’une part et la sous-région d’autre part, et la construction d’une ligne de chemin de fer.
1.5-La Directrice suppléante de la Coopération Suisse au Mali Madame Stéphanie Guha adressa ses remerciements au Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale et de l’Intégration Africaine pour l’initiative du Séminaire, qui pose les enjeux et les perspectives des opérations de maintien de la paix des Nations Unies (OMP), et exprima le souhait du maintien de la dynamique de partenariat existante.
Elle procéda à une brève présentation de du rôle joué par la Suisse dans la promotion de la paix et de la sécurité au Mali, par l’envoi de spécialistes civils, des policiers, des observateurs militaires, des officiers de liaison et d’autres experts militaires
Madame Stéphanie Guha adressa ses remerciements au Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale et de l’Intégration Africaine pour l’initiative du Séminaire, qui pose les enjeux et les perspectives des opérations de maintien de la paix des Nations Unies (OMP), et exprima le souhait du maintien de la dynamique de partenariat existante.
Elle procéda à une brève présentation de du rôle joué par la Suisse dans la promotion de la paix et de la sécurité au Mali, par l’envoi de spécialistes civils, des policiers, des observateurs militaires, des officiers de liaison et d’autres experts militaires
Le Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale et de l’Intégration Africaine, Monsieur Abdoulaye DIOP, a souligné que le changement dans la marche des opérations de maintien de la paix est en fait la résultante du changement dans la nature des conflits, qui sont devenus asymétriques, complexes et requièrent, dans le monde d’aujourd’hui, une approche multidimensionnelle et globale.
Selon lui, cette approche nouvelle fait appel à des interventions militaires, diplomatiques et humanitaires, en étroite collaboration avec les autorités locales et divers partenaires internationaux et régionaux comme l’ONU, l’Union Africaine, la CEDEAO, l’Union Européenne, et d’autres.
Dans ce cadre, il a évoqué les »trois piliers » des réformes et améliorations à apporter aux opérations de paix suggérés par le Secrétaire général de l’ONU à l’Assemblée générale, en date du 12 Octobre 2015 ; à savoir : insister sur la prévention des conflits et la médiation, encourager des partenariats plus solides autour des acteurs régionaux, et favoriser la rapidité et la flexibilité.
Il a, également, rappelé l’adoption par le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine (CPS) de la ‘’Position africaine commune sur la revue des opérations de paix des Nations Unies’’, le 29 avril 2015, qui traite de nombre de questions, notamment les principes devant constituer la base d’un partenariat renforcé entre l’UA et les Nations Unies, la cohérence stratégique, la prévention des conflits et la médiation, le financement des opérations de soutien à la paix de l’UA, la justice internationale, ainsi que les questions relatives aux femmes, à la paix et à la sécurité.
S’agissant de la Résolution 2295 (2016) du 29 juin 2016 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, il a précisé que cette résolution recentre le mandat de la MINUSMA sur la priorité stratégique de mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger, tout en lui permettant d’ ‘’anticiper et écarter les menaces et prendre des mesures actives et robustes pour contrer les attaques asymétriques visant les populations et le personnel de la MINUSMA’’.
Ainsi, la MINUSMA est désormais autorisée à recourir à tous les moyens nécessaires pour accomplir son mandat, dans ses capacités et dans ses zones de déploiement. Elle devrait être plus proactive et prendre une posture plus robuste pour en vue de mener à bien son mandat.
S’adressant aux séminaristes, le Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale et de l’Intégration Africaine a indiqué que le présent Séminaire thématique de Bamako sur les Operations de Maintien de la Paix a pour but d’engager la réflexion sur un ensemble de questions critiques et de thématiques liées à l’ensemble des difficultés et des enjeux 5
Relatifs aux OMP, notamment, les Mandats onusiens multidimensionnelles, axés sur le maintien et la consolidation de la paix, et alliant des dimensions militaire, policière et civile.
Pour ce faire, il a invité les séminaristes à repenser les approches actuelles des OMP pour répondre à la réalité nouvelle des conflits et aux défis à relever, et de présenter des propositions visionnaires et innovantes pour un réexamen stratégique des OMP.
Il s’agit, particulièrement, d’évaluer la dimension nouvelle de maintien de la paix comme outil puissant de gestion des conflits : les rôles, les mandats, les fonctions et les méthodes opérationnelles liées aux OMP, d’une part, et de se prononcer sur le contexte de coopération croissante entre l’UA, l’ONU et d’autres organisations internationales, ainsi que les perspectives du G5 Sahel dans un environnement en profonde évolution, de l’autre, a-t-il soutenu