Cinq « terroristes » ont été tués mercredi soir lors d’affrontements avec des forces militaires et sécuritaires dans la région de Ben Guerdane (sud), près de la frontière libyenne, a indiqué à l’AFP le porte-parole du ministère tunisien de la Défense.
« Cinq terroristes retranchés dans une maison à El Aouija ont été abattus par les forces militaires et sécuritaires », qui ont saisi cinq Kalachnikov, a dit Belhassen Oueslati. Il a confirmé qu’un commandant de l’armée avait été blessé à la tête lors de l’opération et se trouvait dans un « état stable ».
Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur a de son côté annoncé qu’un civil, touché par une balle perdue, avait également été tué durant les affrontements.
Selon le ministère, les autorités avaient été informées de la possible entrée sur le sol tunisien, au cours des trois derniers jours, de « groupes terroristes », à la suite d’un raid américain dans la région de Sabrata (ouest de la Libye).
Ce raid aérien, mené le 19 février contre un camp d’entraînement du groupe Etat islamique (EI), avait fait une cinquantaine de morts. Le Pentagone avait affirmé qu’il avait probablement évité un attentat en Tunisie.
D’après le ministère tunisien de l’Intérieur, trois véhicules « appartenant aux éléments terroristes », une « arme de guerre », des ceintures explosives, une grande quantité de munitions et des « grenades artisanales » ont été saisies mercredi. Des opérations de ratissage se poursuivaient en soirée, selon le ministère de la Défense.
La Tunisie, qui a manifesté à plusieurs reprises son inquiétude face au chaos en Libye, a récemment achevé la construction d’un « système d’obstacles » sur près de la moitié des 500 km de frontière commune, destiné à renforcer la lutte contre la contrebande d’armes et plus largement contre le terrorisme.
Lundi, Londres a annoncé qu’une équipe de 20 soldats britanniques allait se rendre dans le pays afin de l’aider à sécuriser cette frontière, en luttant en particulier « contre les entrées illégales ».
La Tunisie, à la fois pionnière et unique rescapée des Printemps arabes de 2011, a été confrontée ces dernières années à un essor de la mouvance jihadiste, dont les attaques ont coûté la vie à des dizaines de policiers, de militaires et de touristes.
Elle compte plusieurs milliers de ressortissants dans les rangs de groupes jihadistes en Irak, en Syrie mais aussi en Libye, où l’EI a vu ses rangs gonfler –le nombre de ses combattants est désormais estimé à quelque 5.000 par Washington–.
L’organisation ultra-radicale a revendiqué les trois attentats majeurs qui ont frappé la Tunisie en 2015 (72 morts). D’après les autorités tunisiennes, les auteurs des attaques au musée du Bardo en mars (22 morts) et à Sousse en juin (38 morts) avaient été formés au maniement des armes en Libye.
Source : AFP