L’ancien Palais des congrès de Nouakchott a abrité le mardi 2 octobre, la réunion des ministres du G5S en charge des questions agricoles animalières et halieutiques. L’objectif était de procéder à la restitution de l’étude diagnostique des potentialités agricoles, animalières et halieutiques.
Cette étude avait été recommandée, par les chefs d’Etat membres, lors de leur réunion à Bamako, en février 2017. Les États membres du G5 Sahel et leurs partenaires se sont rendus à l’évidence que le volet sécuritaire seul ne permet pas d’éradiquer l’extrémisme violent ; le terrorisme etc. etc. qu’il fallait un partage et une complémentarité entre les cinq pays pour venir à bout du fléau qui gangrène la région.
Appuyée techniquement et financièrement par la BAEDA et l’OADA, elle a pour objectif de préparer un projet de promotion des produits nationaux pour renforcer la sécurité alimentaire et l’intégration régionale.
Dans son discours d’ouverture, le Secrétaire Permanent du G5 M Maman Sambo Sidikou a qualifié l’étude d’encourageante et que c’est une étape importante de franchie .Le Secrétaire Permanent a souligné la nécessité d’agir maintenant rapidement pour concrétiser les projets identifiés et relever les défis de l’autosuffisance alimentaire et le renforcement de la résilience des populations et de l’intégration régionale le conseiller Spécial du Secrétaire général des Nations Unies chargé du Sahel, M. Ibrahima Thiaw a déclaré que « l’agriculture, l’élevage, et la pêche prennent la part du loin dans la création et la distribution de richesses au Sahel », une région traversée par trois crises.
Une crise humanitaire, une crise sécuritaire et une crise écologique, exacerbée par les changements climatiques. M. Thiaw a rappelé que c’est dans cette optique que le secrétaire général des Nations Unies avait publié, en juin dernier, le plan de soutien de l’ONU pour le Sahel lequel plan s’articule autour de six axes prioritaires.
En même temps, l’ONU a identifié des opportunités importantes pouvant rendre le Sahel plus prospère. Les ressources naturelles, les stocks halieutiques, les énergies renouvelables, la jeunesse, la culture et le tourisme sont autant de facteurs de croissance potentielle.
M. Thiaw s’est beaucoup appesanti sur l’urgence, voire l’impératif de transformer le secteur primaire qui implique d’intégrer davantage l’énergie renouvelable. Au Sahel et au Sahara, a-t-il souligné, le soleil et le vent, jadis considérés comme des « intempéries », voire de nuisance constituent désormais des atouts économiques incontestables.
Ils permettent de créer des chaines de valeurs, de réduire les énormes pertes après récoltes, de débarquer des produits de pêche sur place, de les traiter et de les transformer avant exportation. Mais pour bien valoriser l’agriculture au Sahel, il est impératif de réduire les tensions entre pasteurs et agriculteurs et surtout éviter de les rendre interethniques voire interreligieux.
Pour sa part, le président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Mauritanie (CCIAM), M. Ahmed Baba Eleya, président de l’Union des Chambres de commerce et d’industrie des pays du G5 Sahel a estimé que l’initiative d’un G5 Sahel économique est plus que nécessaire pour renforcer les approches sécuritaires, notamment dans sa dimension stratégique qui vise à lutter contre la pauvreté, source de terrorisme, d’immigration illégale, de trafic d’armes et d’être humains qui ont envahi la région.
Ould Eleya a saisi l’occasion de la réunion de Nouakchott pour exprimer la volonté de l’Union des Chambres de Commerce du G5 Sahel à accompagner les autorités du G5 Sahel dans la construction d’un partenariat Public-Privé efficace et dynamique.
Auparavant, le ministre de l’économie et des finances, Moctar Ould Diay avait rappelé les raisons qui avaient conduit les chefs d’état du G5 Sahel à commanditer cette étude diagnostique et les opportunités qu’elle peut apporter aux Sahéliens grâce à la promotion de leurs immenses potentialités. Pour sa part, le directeur général de la BADEA, Sidi Ould Tah a exprimé la disponibilité de son institution à accompagner les efforts du G5 Sahel dans ses efforts de promouvoir ses potentialités.
Le directeur de l’Organisation Arabe pour le Développement Agricole OADA le Dr Brahim EL Nourri. dont son organisme a accompagné le G5S s’est félicité de la qualité du travail fourni et s’est engagé a poursuivre les actions à venir
Cela dit l’étude diagnostique, objet de la réunion de Nouakchott révèle que le Sahel connaît une croissance démographique de 3% par an, que la pauvreté et l’insécurité alimentaire touchent respectivement plus de 40% et entre 10 et 15% de la population, selon les pays et les années, que le chômage des jeunes, âgés de 25 à à 35 ans représente 60% de la population, que moins de 21% des terres arables sont mises en valeur, chaque année, que l’exploitation du potentiel hydrique (5000 milliards de M3) est de moins de 2%, que les céréales, le bétail, les produits halieutiques dominent le potentiel agricole…
L’étude recommande au G5 Sahel, dans le cadre du respect de ses engagements régionaux et internationaux à promouvoir une zone d’échanges préférentiels avec suppression des droits de douanes, et taxes sur un certain nombre de produits agricoles, animaliers, halieutiques et forestiers non ligneux